SUPREME COURT OF CANADA - APPEAL HEARD
OTTAWA, 16/03/00. THE SUPREME COURT OF CANADA ANNOUNCED TODAY THAT THE FOLLOWING APPEAL WAS HEARD ON MARCH 16, 2000.
SOURCE: SUPREME COURT OF CANADA (613) 995‑4330
COUR SUPRÊME DU CANADA - APPEL ENTENDU
OTTAWA, 16/03/00. LA COUR SUPRÊME DU CANADA A ANNONCÉ AUJOURD'HUI QUE L’APPEL SUIVANT A ÉTÉ ENTENDU LE 16 MARS 2000.
SOURCE: COUR SUPRÊME DU CANADA (613) 995‑4330
LITTLE SISTERS BOOK AND ART EMPORIUM, ET AL. v. MINISTER OF JUSTICE, ET AL. (B.C.)(26858)
RESERVED / EN DÉLIBÉRÉ
26858 LITTLE SISTERS BOOK AND ART EMPORIUM ET AL v. MINISTER OF JUSTICE ET AL
Charter of Rights and Freedoms - Civil rights - Administrative Law - Whether ss. 58 and 71 of the Customs Act, R.S.C. 1985, c. 1 (2nd Supp.), and s. 114 and Code 9956(a) of Schedule VII of the Customs Tariff, R.S.C. 1985, c. 41 (3rd Supp.) (now s. 136(1) and tariff item 9899.00.00 of the List of Tariff Provisions set out in the schedule to the Customs Tariff, S.C. 1997, c. 36), in whole or in part, insofar as they authorize customs officials to detain and prohibit material deemed to be obscene, or in their application to either textual or gay and lesbian material or both, infringe s. 2(b) and/or s. 15(1) of the Canadian Charter of Rights and Freedoms - If so, are these infringements justified under s. 1.
The principal business of the Appellant, Little Sisters Bookstore and Art Emporium, is the sale of literature to gays and lesbians. The second Appellant, British Columbia Civil Liberties Association, is a society for “the promotion, sustainment and extension of civil liberties and human rights.” The final Appellants are the directors and controlling shareholders of Little Sisters.
The primary suppliers of the products sold by Little Sisters are publishers located in the United States and accordingly a large proportion of its stock is subjected to the examination of Canada Customs. Customs is empowered to detain, examine and prohibit goods sought to be imported in order to prevent the importation of obscene materials. A Customs officer’s classification of an item as “obscene” can be subject to a re-determination upon request, and an even further re-determination of the re-determination upon request. Since Little Sisters opened for business in 1983, it has had considerable interaction with Canada Customs due to the frequent delay of shipments destined for its store, and the subsequent prohibition of some of the delayed items.
Little Sisters identified 261 items that have been detained between 1984 and 1994, 77 of them on more than one occasion. Items sought to be imported by Little Sisters and subsequently delayed or prohibited included both items that were previously ruled admissible when imported by Little Sisters, and items that other importers have successfully imported. Many items that have been prohibited when Little Sisters attempted to import them could be found in the Vancouver Public Library.
Little Sisters’ experience with the Customs regime led the Appellants to challenge the constitutionality of ss. 58 and 71 of the Customs Act, and s. 114 and Code 9956(a) of Schedule VII of the Customs Tariff, as violating ss. 2(b) and 15(1) of the Charter of Rights and Freedoms. The Appellants were partly successful and a declaration was ordered that the Customs regime had violated their s. 2(b) and s. 15(1) Charter rights from time to time. Smith J. declined to find that the legislation was unconstitutional. On appeal to the Court of Appeal for British Columbia, a majority of the Court affirmed Smith J.’s conclusions.
Origin of the case: British Columbia
File No.: 26858
Judgment of the Court of Appeal: June 24, 1998
Counsel: Joseph J. Arvay Q.C. for the Appellant
Judith Bowers Q.C. for the Respondents Minister of Justice
George H. Copley Q.C. for the Respondent A.G. of B.C.
26858 LITTLE SISTERS BOOK AND ART EMPORIUM ET AL c. LE MINISTRE DE LA JUSTICE ET AL
Charte canadienne des droits et libertés - Libertés publiques - Droit administratif - Les art. 58 et 71 de la Loi sur les douanes, L.R.C. (1985), ch. 1 (2e suppl.), et l’art. 114 et le code 9956a) de l’annexe VII du Tarif des douanes, L.R.C. (1985), ch. 41 (3e suppl.) (maintenant l’art. 136(1) et le numéro tarifaire 9899.00.00 de la Liste des dispositions tarifaires contenue dans l’annexe au Tarif des douanes, L.C. 1997, ch. 36), dans la mesure où ils autorisent les agents des douanes à retenir et prohiber du matériel réputé obscène, ou dans leur application soit à du matériel imprimé soit à du matériel homosexuel, ou au deux, violent-ils, en totalité ou en partie, l’art. 2b) ou l’art. 15(1), ou les deux, de la Charte canadienne des droits et libertés? - Dans l’affirmative, ces violations peuvent-elles être justifiées en vertu de l’article premier?
L’entreprise principale de l’appelante Little Sisters Bookstore and Art Emporium consiste à vendre du matériel imprimé à des gais et lesbiennes. La deuxième appelante, British Columbia Civil Liberties Association, est une société qui se consacre [traduction] «à la promotion, au soutien et à l’expansion des libertés civiles et des droits de la personne». Les autres appelants sont les administrateurs et actionnaires dominants de Little Sisters.
Les fournisseurs principaux des produits vendus par Little Sisters sont des éditeurs situés aux États-Unis et, par conséquent, une grande partie de son stock est assujettie à l’examen de Douanes Canada. Douanes Canada a le pouvoir de retenir, d’examiner et de prohiber des marchandises que l’on cherche à importer, de façon à empêcher l’importation de matériel obscène. La classification d’un article comme «obscène» par un agent des douanes peut faire l’objet d’une révision sur demande, et même d’une nouvelle révision sur demande. Depuis que Little Sisters est entrée en affaires en 1983, elle a eu beaucoup de communications avec Douanes Canada à cause des fréquents retards dans les envois destinés à son magasin et des prohibitions subséquentes de certains des articles retenus.
Little Sisters a identifié 261 articles qui ont été retenus entre 1984 et 1994, dont 77 à plus d’une occasion. Parmi les articles que Little Sisters cherchait à importer qui ont été par la suite retenus ou prohibés, il y a à la fois des articles déjà déclarés admissibles lors d’importations antérieures par Little Sisters, et des articles que d’autres importateurs ont réussi à importer. Plusieurs des articles qui ont été prohibés lorsque Little Sisters a cherché à les importer pouvaient être trouvés dans la bibliothèque publique de Vancouver.
L’expérience de Little Sisters avec Douanes Canada a amené les appelants à contester la constitutionnalité des art. 58 et 71 de la Loi sur les douanes ainsi que de l’art. 114 et du code 9956a) de l’annexe VII du Tarif des douanes pour le motif qu’ils violent les art. 2b) et 15(1) de la Charte canadienne des droits et libertés. Les appelants ont eu partiellement gain de cause et ont obtenu un jugement déclarant que le régime mis en place par Douanes Canada avait violé à l’occasion les droits que leur reconnaissent les art. 2b) et 15(1) de la Charte. Le juge Smith a refusé de conclure que les dispositions législatives étaient inconstitutionnelles. En appel, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique à la majorité a confirmé les conclusions du juge Smith.
Origine: Colombie-Britannique
No du greffe: 26858
Arrêt de la Cour d'appel: Le 24 juin 1998
Avocats: Joseph J. Arvay, c.r., pour les appelants
Judith Bowers, c.r., pour le ministre de la Justice intimé
George H. Copley, c.r., pour le P.G. de la C.-B. intimé